La sierra de Guara en Aragon, un paradis naturel préservé à découvrir absolument

La sierra de Guara est un fabuleux territoire situé dans la province de Huesca en Aragon, à la lisière sud des Pyrénées. Véritable condensé des plus beaux paysages que l’Espagne a à offrir, ce parc naturel classé depuis 1990 possède des atouts certains pour séduire les amoureux de grands espaces. Hauts plateaux arides balayés par le vent, pitons rocheux acérés, gorges encaissées aux eaux turquoises, villages médiévaux pittoresques, vallons bucoliques plantés d’amandiers en fleurs… une mosaïque de paysages à couper le souffle se dévoile au fil des quelque 80 000 hectares qui composent ce territoire montagneux aux reliefs tourmentés.

Mais au-delà de la carte postale, la sierra de Guara est avant tout une terre vivante façonnée depuis des millénaires par l’action conjuguée de la nature et de l’homme. Un subtil équilibre s’est tissé entre activités agro-pastorales séculaires, caprices d’une géologie tourmentée aux canyons vertigineux et biodiversité foisonnante inféodée à un climat à la lisière des influences atlantiques et méditerranéennes.

Un parc naturel engagé dans la préservation de ses richesses

Afin de transmettre ce territoire d’exception aux générations futures, un parc naturel aux missions étendues veille sur la Sierra de Guara. Outre ses actions de connaissance, de valorisation et de développement local, ce parc naturel s’efforce également de sensibiliser habitants et visiteurs aux fragilités d’un écosystème complexe, à la charnière entre haute montagne et piémont méditerranéen.

Lire aussi :  Les incontournables de Bornholm, l'île danoise au charme unique

Car sous la beauté intacte des paysages se cache bien souvent une grande vulnérabilité:

  • Sols érodés sur les versants sud dénudés
  • Richesses botaniques endémiques menacées
  • Avifaune rupestre fragile face au dérangement
  • Rivières aux débits fluctuants aux étiages parfois sévères

Conscient de ces menaces potentielles, le parc naturel s’efforce de concilier activités humaines et préservation dans une synergie vertueuse et une logique de développement durable du territoire. Restriction saisonnière de l’accès à certains canyons, sentiers balisés, promotion de savons et détergents biodégradables dans les hébergements touristiques… autant d’actions concrètes quidoivent permettre de pérenniser ce joyau naturel.

Des villages traditionnels à l’authenticité préservée

Sillonner la sierra de Guara, c’est aussi partir à la rencontre de villages qui ont su préserver leur âme et leur caractère au fil du temps. Ces petites bourgades rurales, où le temps semble s’être arrêté, respirent un art de vivre typiquement aragonais mêlant sobriété et convivialité.

Rodellar, spot d’escalade aux vieilles pierres

Rodellar

Niché au bord du canyon de la rivière Mascún, le village de Rodellar attire depuis des décennies les amateurs d’escalade venus du monde entier. Ses falaises calcaires aux voies mythiques côtoient un dédale de ruelles étroites bordées de belles bâtisses de pierres ocres. Malgré le passage de milliers de grimpeurs chaque année, Rodellar a su préserver son charme singulier et son atmosphère paisible propice à la déconnexion.

Alquézar, écrin médiéval aux trésors architecturaux

Alquézar

Niché au cœur même du parc naturel de la Sierra de Guara, le village d’Alquézar est sans conteste un des plus beaux d’Aragon. Son centre historique médiéval est un véritable bijou architectural avec son dédale de venelles pavées, ses belles demeures de pierres dorées aux balcons ouvragés et ses points de vue vertigineux sur les spectaculaires gorges alentours. La visite de sa majestueuse collégiale romane du IXème siècle, classée monument national, s’impose. Tout comme une halte gourmande sur la Plaza Mayor et ses terrasses animées !

Lire aussi :  Partir en Irlande : Tout ce que vous devez savoir avant de partir

Bierge, bourgade rurale préservée

A l’écart des circuits touristiques, Bierge est une authentique bourgade rurale nichée au cœur du parc naturel de la Sierra de Guara. Cette localité à taille humaine a su préserver ses traditions et son identité. Le visiteur pourra déambuler à son rythme dans les ruelles étroites et silencieuses bordées de belles bâtisses en pierre blonde. Le charme désuet du village contraste avec les paysages grandioses alentours faits de plateaux arides et de profondes gorges. Une invitation à la sérénité, au farniente et à la déconnexion complète pour qui sait prendre le temps…

Nocito, hameau paisible au creux des vallons

Blotti au creux d’un vallon verdoyant traversé par la rivière Guatizalema, le minuscule hameau de Nocito est une parenthèse hors du temps à l’écart de toute agitation. Une petite dizaine de maisons en pierre couvertes de lauzes, des ruelles quasi désertes, un silence juste troublé par le glouglou de l’eau et le tintement des cloches des chèvres… Dans ce calme absolu, il fait bon prendre le temps de ne rien faire, de lézarder à l’ombre fraîche des noyers séculaires, de siroter un verre en terrasse ou de partir en balade champêtre. Le soir venu, on peut aussi observer le ciel étoilé d’une pureté exceptionnelle, loin de toute pollution lumineuse… un privilège rare!

Des écosystèmes complexes à ménager

Parcs naturels ou villages traditionnels, la sierra de Guara possède de fabuleux joyaux qu’il nous appartient de préserver pour les transmettre intacts aux générations futures.

Mais la surfréquentation touristique de certains sites fragiles menace cet équilibre encore précaire entre activités humaines et préservation des milieux naturels.

Lire aussi :  Hoofddorp : Nature, Histoire et Divertissement à Portée de Main

Le piétinement, danger méconnu aux lourdes conséquences

Lors de nos randonnées en bord de rivière, nous avons tôt fait d’oublier que nous foulons des zones de vie pour une faune et une flore aquatiques très spécifiques. Crapauds, truites, libellules ou encore plantes rares inféodées aux vasques et marmites : autant d’espèces discrètes mais ô combien fragiles face à notre simple passage.

En broyant la végétation aquatique, en dérangeant les zones de frai ou en colmatant les interstices entre les galets avec nos semelles, nous mettons ainsi en péril toute une chaîne alimentaire complexe dont dépendent des cortèges d’espèces inféodées à ces habitats singularuliers. Le dérangement peut même conduire certaines espèces les plus farouches à déserter définitivement des sites devenus trop fréquentés.

C’est par exemple le cas du discret Cincle plongeur. Ce petit passereau au plumage ardoisé fait preuve d’une étonnante agilité sous l’eau pour se faufiler entre les blocs à la recherche de larves et autres proies aquatiques. Mais face à la pression touristique, son seuil de tolérance peut être rapidement dépassé. Résultat : abandon du territoire et disparition locale de l’espèce si aucune zone refuge préservée n’est disponible à proximité immédiate.

Pollutions chimiques: quand nos loisirs dégradent la qualité des eaux

Outre le piétinement physique des berges et frayères, notre simple passage en canyon ou en baignade induit également une dégradation de la qualité chimique des eaux. Résidus de crème solaire, délitement des semelles de chaussures, particules de néoprène… Tous ces polluants même infimes peuvent avoir des répercussions graves sur la faune et la flore aquatique. La survie des plus fragiles comme les odontates (libellules) ou les truites fario est ainsi menacée.

Heureusement, un tourisme plus responsable tend à se développer progressivement en Sierra de Guara. Les professionnels proposent des pratiques plus éco-responsables : navettes réduites en véhicules hybrides, savons et détergents biodégradables, gobelets réutilisables dans les hébergements, opérations de nettoyage des berges…

De notre côté, de petits gestes simples peuvent aussi faire la différence. Privilégions les crèmes solaires minérales sans filtre chimique, évitons de nous savonner directement dans l’eau, ou encore ramassons nos déchets. Des réflexes simples de bon sens qui, adoptés par tous, feront la différence!